On accuse souvent le stress d’être en cause dans nos maux : maux de dos, de tête, de ventre… Difficultés de sommeil, pensées répétitives… Et aussi dans nos sensations désagréables : boule au ventre, sueurs froides, perte de moyens…
Mais sait-on réellement ce que c’est ? Que se passe-t-il exactement en nous ? Pourquoi y sommes nous plus ou moins sensibles ? Et surtout, comment le maîtriser ?
Qu’est-ce que le stress ?
C’est un phénomène normal. Ce n’est pas une maladie. Nous sommes tous concernés.
Les phases du stress
C’est dans les années 50 que le chercheur Hans Selye a décrit les trois phases successives de réaction de l’organisme à une situation stressante :
- La première phase est la phase d’alarme. Elle correspond à la réaction immédiate de l’organisme face à un évènement stressant. C’est la mobilisation des forces défensives de l’organisme pour affronter le danger. C’est une réaction de survie.
- La deuxième phase est la phase de résistance. Elle se met en place si la situation de stress dure. L’organisme s’adapte pour être en mesure de l’affronter dans le temps. C’est une situation d’endurance.
- La troisième phase est la phase d’épuisement. Cette phase apparait lorsque les capacités d’adaptation de l’organisme sont dépassées. Tout s’arrête subitement. On parle alors d’effondrement, de burn-out.
Le système nerveux autonome
Le système nerveux autonome est la partie du système nerveux qui régule nos fonctions vitales (battements cardiaques, sudation, digestion…). Deux systèmes le composent :
- Le système sympathique qui stimule, active les organes. C’est un accélérateur. Il permet la mise en action. Il prépare le corps à une réaction : combat ou fuite.
- Le système parasympathique qui a un effet inhibiteur sur les organes. C’est un frein. Il préserve l’énergie, permet le repos, le ralentissement. Il permet la récupération.
Les deux systèmes fonctionnent l’un après l’autre, de manière automatique et s’équilibrent par un mécanisme de régulation naturel.
Et donc en cas de stress
Le système sympathique est mis en route
Il y a aussi production d’hormones comme l’adrénaline, qui provoquent : une augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle, des pupilles, de la fréquence et de la profondeur de la respiration, du tonus musculaire et un ralentissement de la digestion.
- L’organisme mobilise les ressources pour passer à l’action : combat ou fuite.
- C’est un mécanisme naturel, de survie, hérité par nos très lointains ancêtres. Lorsque nous chassions le mammouth !
Si le stress se prolonge
Il y a entre autre, une production importante de cortisol (l’hormone dite du stress). L’équilibre entre les systèmes sympathique et parasympathique ne se fait plus. C’est comme si l’accélérateur était bloqué en marche et que le frein ne fonctionnait plus.
- Le corps fonctionne toujours sur un mode « survie ».
- L’organisme s’épuise et les tensions s’accumulent.
Le stress est un phénomène naturel et utile
« La réaction de stress a pour objectif de nous stimuler pour nous permettre de mieux nous adapter. C’est simplement la durée, la répétitivité ou l’intensité excessive de la réaction de stress qui représente un problème. »
Ch. André – F. Lelord – P. Légeron, Le stress, Editions Privat, 1998
Il nous permet de réagir, d’agir, en cas de danger. Seulement nous n’avons plus besoin de chasser le mammouth pour nous nourrir et ne croisons plus, non plus, de bêtes féroces aux coins des rues.
Alors qu’est-ce qui nous stress aujourd’hui ? Cette question est l’objet d’un prochain article.