Quand les évènements positifs nous stressent

Même les évènements positifs nous stressent

Même les évènements positifs nous stressent. Comme les fêtes de fin d'année. Accompagnement et thérapie brève à Savenay - Karine Agnez Sophrologue Hypnologue

Nous associons beaucoup plus facilement le stress aux évènements désagréables, négatifs ou potentiellement négatifs. La pression au travail, les résultats d’examens, une séparation, rater son train et arriver en retard…

Pourtant, le stress, comme les émotions, sont des mécanismes d’adaptation.

Aussi, ce mécanisme de stress peut s’activer, même en cas d’évènements à priori agréables, voire heureux, en tout cas, des évènements à connotation positive, comme : un mariage, l’arrivée d’un enfant, une promotion, le départ en retraite, un déménagement, les vacances… Et même, sujet d’actualité, les fêtes de fin d’année.

Le stress est un mécanisme naturel

C’est une réponse de notre organisme à un changement ou à une situation qui nous demande de nous adapter. Or, notre organisme a une grande préférence pour les habitudes et les routines. En effet, notre cerveau fonctionne sur un mode automatique.

Si vous savez écrire, est-ce que vous vous souvenez quand vous avez appris à écrire ? Comme cela a été difficile au début ? Former les lettres, rester sur la ligne, puis entre les lignes… Et comme maintenant vous pouvez écrire sans réfléchir et être concentré sur le traçage des lettres, et au contraire être centrée sur vos pensées ou ce que vous écoutez ?

Si vous savez conduire, est-ce que vous vous souvenez de toutes ces choses qu’il y avait à vérifier avant de mettre la voiture en route et toutes ces pédales, volant et levier à actionner à des moments différents et surtout au bon moment pour ne pas caler ou faire grincer la boîte de vitesse ? Et maintenant vous pouvez conduire tout en parlant avec vos passagers, en pensant à la liste des courses ou en écoutant un podcast.

Mêmes les évènements positifs demandent de s’adapter

Quand notre cerveau apprend, cela demande un effort au début, puis devient un automatisme. Ce fonctionnement permet de faire des économies d’énergie et de temps. Ce qui laisse une sorte de « place » pour apprendre de nouvelles choses, pour réfléchir et surtout pour faire tout ce que nous avons à faire au quotidien.

Et si vous avez déjà essayé de modifier une de vos habitudes ou de mettre en place une nouvelle routine, vous avez certainement remarqué que cela demande un effort, du temps et que parfois même avec la meilleure volonté, ça ne suffit pas.

Le changement demande à notre cerveau, notre organisme, notre système, de l’énergie et du temps, pour s’adapter au changement.

Or, mêmes les évènements agréables, positifs, heureux, comprennent leur lot de changements, de nouvelles habitudes, d’organisation spécifique ou d’imprévus et autres surprises.

Je vous renvoie à ce sujet, à l’article ‘le stress c’est du CINE‘, qui détaille ces quatre ingrédients du stress, que sont l’impression de ne pas avoir le contrôle sur la situation, l’imprévisibilité, la nouveauté et une potentielle menace pour l’égo.

Ainsi, il est facile de comprendre que l’on peut ressentir aussi, du stress, dans des évènements dits positifs.

Les évènements de la vie qui nous stressent

Déjà dans les années 1970, des chercheurs avaient évalué le niveau de stress que l’on est susceptible de subir en fonction des évènements de la vie. Sur cette échelle figurent des évènements tels que mariage, déménagement, vacances…

Prenons quelques exemples :

L’obtention d’un diplôme marque la fin des études et le début d’autre chose. Entrer dans la vie active, rechercher un emploi, un nouveau statut social, une nouvelle autonomie, des choix à faire…

La même chose pour la retraite, un nouveau statut, une nouvelle organisation quotidienne, de nouvelles activités, des relations quotidiennes différentes, ne plus voir les collègues tous les jours…

Pour un mariage, il y a tous les préparatifs et l’organisation (plans de table, annulations de dernière minutes, coordination des prestataires…) le changement de nom, la réunion des familles…

Avec une promotion, il peut y avoir de nouvelles responsabilités, de nouveaux collègues, un nouveau rôle, un nouveau statut, plus d’exigences personnelles et externes…

L’arrivée d’un enfant : la grossesse avec ses modifications corporelles, la dépression post-partum, le changement de rythme, les impacts éventuels sur le couple, le nouveau rôle de parents, qui peut aussi renvoyer à d’éventuelles difficultés dans sa relation avec ses propres parents, faire des choix d’éducation communs…

Un déménagement de domicile, c’est un changement de lieu de vie, plus ou moins important s’il y a aussi changement de région. Ce peut-être aussi accompagné de nouveaux trajets, nouvelles habitudes, nouveau voisinage, nouvelle organisation et rythme de vie…

Avec les vacances, il peut y avoir tous les dossiers non clôturés, l’organisation familiale des familles recomposées, les valises et ne rien oublier, faire garder les animaux, laisser la maison seule…

Dans chaque situation, il peut aussi y avoir, en amont une idéalisation de comment ce sera et ce que ça va apporter (quand j’aurais déménagé alors… quand j’aurais ce poste ce sera… quand bébé sera là nous…) puis une fois l’objectif atteint, se retrouver confronter à une réalité différente. Une réalité qui ne correspond pas à ce qu’on attendait, des choses qu’on n’avait même pas envisagées parfois ou même des difficultés plus importantes qu’imaginées…

La fin de l’année et le stress

Cela peut paraitre paradoxale, mais ce n’est pas parce qu’on est content que tout est facile.

Il est légitime de ressentir plusieurs émotions en même temps, pour un même évènement.

Pourtant, bien souvent, quand ce sont des évènements à priori positifs, on s’en veut de ne pas être totalement heureux.se et satisfait.e., voire pas du tout en joie, au contraire dans de la crainte, du stress, parfois de la tristesse ou des peurs.

On ne laisse pas place à ce que l’on ressent vraiment, on peut ainsi lutter contre nos pensées, nos ressentis et nos émotions. Se battre contre soi-même. Et ne pas profiter du tout de l’évènement.

Une période particulière

Dans cette période de fin d’année et des fêtes associées noël et jour de l’an, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle.

Dans cette période, rares sont les environnements où il n’y a pas plein de lumière et de couleurs festives. Les publicités à l’extérieur, à la télé, à la radio, dans les magazines, les films de noël à la télé, nous rappellent la période de l’année dans laquelle nous sommes et tous les présupposés de cette période. Il est en effet généralement admis que ce sont des fêtes joyeuses, familiales, festives… et quand on n’est pas dans cet état d’esprit, pour plein de raisons, cela peut être difficile à vivre.

Des peurs liées à noël

En effectuant des recherches sur cette période, j’ai découvert qu’il existait des phobies spécifiques à noël :

La natalophobie et la capitallophobie.

La natalophobie : la phobie de noël. Les personnes qui en souffrent vont ressentir à l’approche de noël des symptômes physiques et psychiques tels que des palpitations cardiaques, des douleurs au ventre, des migraines, des diarrhées ou encore des crises d’angoisse et de la déprime.

La capitallophobie : une phobie moins commune, est l’angoisse ressentie au moment de l’ouverture des cadeaux. La peur de recevoir des cadeaux est réelle, avec des symptômes tels que des bouffées de chaleur, des démangeaisons, des sensations d’oppression au moment de l’ouverture des cadeaux.

Ce sont des peurs bien réelles dont certaines personnes souffrent en ce moment.

Sans aller jusqu’à ces phobies, la période de noël peut être source de nombreux stress et émotions désagréables.

Les sources de stress à noël

Déjà, les environnements, qui sont généralement plus bruyants, plus lumineux, plus fréquentés que d’habitude, peuvent devenir très vite ‘trop’, trop bruyants, trop lumineux, trop fréquentés et saturer les sens des personnes avec une hypersensibilité.

Et il y a les pressions et les attentes sociales : c’est une période où il est préférable de se montrer en joie et enthousiaste au risque de se faire traiter de Grinch (Le Grinch est une créature fictive du livre pour enfants, Le Grincheux qui voulait gâcher Noël, paru en 1957 et dont il existe plusieurs adaptations au cinéma).

Il y a également la volonté de contenter et faire plaisir à tout le monde. Offrir des cadeaux, faire plaisir et ne pas avoir le budget ou pas suffisamment. La charge mentale de cette liste de cadeaux à faire, n’oubliez personne. Les dépenses pour les déplacements qui s’ajoutent.

Se retrouver en famille n’est pas toujours simple non plus, avec une tante qui demande quand est-ce qu’on va avoir se décider à faire des enfants, un parent qui boit un peu trop, les tensions dans les fratries… Les complications éventuelles avec les familles recomposées, d’autant plus si elles ne s’entendent pas.

L’organisation, les préparatifs, si c’est vous qui recevez.

La période n’est pas non plus réputée pour être les vacances les plus reposantes de l’année : les trajets et déplacements, les repas copieux et riches, les veillées, le manque de sommeil…

Si vous êtes en train de vivre quelque chose de douloureux en ce moment, si vous êtes seul.e, si vous souffrez, le décalage peut vous paraitre violent.

Et puis, c’est aussi une période de bilan. Et il n’est pas toujours réjouissant. On peut parois, juste avoir envie qua ça se termine, de passer à autre chose… pas de célébrer.

Nos ressentis sont légitimes

Nous pouvons nous sentir obligé.e d’être heureux.se. et nous culpabiliser d’être dans des ressentis tout autre, voire à l’opposer. Il y a un côté tabou à dire que nous n’apprécions pas cette période, alors nous gardons ses émotions pour nous. Nous craignons le jugement des autres. Nous pouvons avoir honte, et nous sentir encore plus isolé.e.

Pourtant, tous nos ressentis, toutes nos émotions, sont légitimes. Nous n’avons pas à nous justifier ou à nous culpabiliser de ce que nous ressentons. Il y a toujours une bonne raison, n’oublier pas que c’est un mécanisme naturel et d’adaptation.

Si vous vous retrouvez dans ces situations, si vous ne vous sentez pas en phase avec la période, sachez que vous n’êtes pas seul.e. De nombreuses personnes sont comme vous et donnent le change en ce moment même.

Traverser au mieux les moments positifs qui nous stressent

Comment traverser et vivre au mieux cette période et les moments positifs sources de stress et d’émotions désagréables ?

Bien sûr, il n’y a pas de réponse toute faite, tout dépend de votre situation.

Peut-être avez-vous besoin de baisser vos attentes : un noël ou une réception parfaite où tout le monde est heureux et s’amuse, ne dépend pas que de vous. Souvenez-vous aussi que souvent, plus on a d’attente, plus on prend le risque d’être déçu.e.

Posez des limites, communiquez, demandez de l’aide, déléguez.

Faites-vous plaisir et accordez-vous des moments de pause. Il n’est pas nécessairement besoin de faire des grands temps de méditation pour vous accorder des moments ressourçants. Par exemple, écoutez votre chanson préférée, dansez, chantez le plus fort possible. Faites un puzzle. Dessinez. Allez marcher. Faites ce qui fait sens pour vous et qui vous fait du bien.

Bien sûr, il y a les exercices de relaxation ou de respiration, comme la cohérence cardiaque. Vous avez plein de ressources disponibles sur internet, comme par exemple, sur ma chaine YouTube où vous pouvez-trouver de courtes séances de sophrologie.

Traitez-vous bien, reconnaissez vos propres limites.

Et si c’est trop lourd, trop difficile, douloureux, ou que vous n’y arrivez pas seul.e, prenez rendez-vous avec une personne dont c’est le métier d’accompagner. Le fait de s’exprimer et d’être entendu, fait déjà du bien.

Il est important d’accepter de ressentir ce que nous ressentons, quelle que soit la période, quel que soit l’évènement, quelle que soit la situation, de ne pas lutter contre soi.

Et se faire du bien. C’est un beau cadeau à s’offrir à soi-même.

Et vous, y a-t-il eu des évènements positifs où vous étiez envahi.e de stress ? Comment avez-vous fait ? Comment vivez-vous cette période de fin d’année ?

Nous pouvons en parler :