Nos émotions : Si on pouvait s’en passer…

Nous perdrions de précieuses alliées

Nos émotions sont de précieuses alliées. Apprendre à les réguler c'est possible. Karine Agnez Sophrologie Coaching à Savenay.
Photo de Emiliano Arano provenant de Pexels

Même si elles sont inconfortables, même si elles nous submergent. Même si parfois ce serait tellement plus simple, tellement plus agréable de ne pas avoir de sentiments. Toutes nos émotions agissent dans notre intérêt.

En effet, mêmes les émotions que nous considérons comme négatives, sont importantes.

Elles ont une fonction positive pour nous : elles sont un message et nous informent sur nos besoins, notre communication avec les autres, nos désirs…

Le message des émotions

Les émotions provoquent en effet des modifications physiologiques et physiques dans notre organisme, pour nous permettre de réagir et de nous adapter à notre environnement. Elles sont comme des réflexes pour garantir notre survie.

Elles sont ainsi un message sur la modification à adopter face à ce qui se passe dans notre environnement. Et cette modification parle de la satisfaction de nos besoins.

D’après vous, que nous disent la joie, la peur, la colère et la tristesse ?

La joie

Dans un précédent article, j’indiquais que la joie nous invite au partage.

En effet, l’origine de cette émotion, la ’cause’, peut être une réussite, une rencontre, un émerveillement… On a alors envie de partager notre plaisir, notre bien-être.

D’ailleurs, elle se manifeste souvent par des sourires, des rires, du mouvement. On saute de joie et parfois même on crie de joie ! C’est un mouvement d’ouverture, de ‘aller vers‘.

Le besoin lié à la joie est le lien, la coopération, se sentir aimé, apprécié, reconnu. Ainsi, elle nous incite au partage de ce plaisir. Toutes les sensations agréables qu’elle provoque, nous invitent également à renouveler la situation, l’expérience, qui en est à l’origine. Elle est source d’énergie, de vitalité, de motivation !

Il est important de savourer son émotion de joie, en la partageant avec les autres, et en évitant les rabat-joie.

‘La joie est un moteur, un élan vers l’intimité, le partage, un aimant relationnel. Grâce à elle, tout devient possible.’

Olivier Nunge et Simone Mortera, Gérer ses émotions, Editions Jouvence

La peur

La peur est causée par la présence d’un danger, d’une menace. Ce peut être aussi, l’inconnu, l’insécurité.

La fonction de cette émotion est de nous faire prendre conscience d’un danger et d’adapter notre comportement en conséquence, pour nous protéger, pour nous éloigner de la menace.

Elle s’active que le danger soit réel ou non.

Elle peut se manifester par une pâleur du visage, une sensation de froid, une tension de tout le corps afin d’être prêt à réagir, notamment à fuir. C’est un mouvement de recul, de retrait.

Le besoin lié à la peur est un besoin de sécurité, de protection, d’aide, d’être rassuré(e).

Quelle soit réelle ou imaginaire, une peur ne s’argumente pas, ne se raisonne pas, ne se rationalise pas. Au contraire, il est important de respecter sa peur (et celle des autres), de se déculpabiliser et de faire en sorte de se sentir rassuré et protégé.

‘La peur est souvent un conflit entre le besoin de répondre à un critère personnel de réussite et le sentiment de ne pas être à la hauteur.’

Olivier Nunge et Simone Mortera, Gérer ses émotions, Editions Jouvence

La colère

La colère peut être causée par la frustration, l’injustice, l’impuissance… Ou encore, par l’atteinte à notre intégrité (tant psychique que physique), par l’intrusion dans notre territoire ou par l’entrave à notre liberté (de temps, de mouvement…).

La difficulté principale avec l’émotion colère est l’énergie qu’elle provoque. En effet, elle se manifeste par une augmentation de la température, des rougeurs, parfois des cris et surtout une tension corporelle pour permettre un mouvement vers l’avant pour se défendre, affirmer des limites, repousser et faire fuir ‘l’ennemi’.

Derrière la colère, nous retrouvons le besoin d’être écouté, de se sentir entendu, reconnu, compris, d’obtenir réparation. Le besoin d’être respecté.

Il est important d’apprendre à canaliser l’énergie de la colère, sans la confondre avec la violence et ainsi pouvoir l’exprimer dans l’instant sans faire mal, ni à soi, ni à l’autre, ni à ce qui nous entoure, mêmes avec les mots.

‘La colère est souvent l’indice d’un critère personnel qui a été violé par soi ou par une autre personne.’

Olivier Nunge et Simone Mortera, Gérer ses émotions, Editions Jouvence

Tristesse

La tristesse signale une perte (un être cher, un objet, un travail…), une séparation, peut-être aussi un sentiment d’échec, une déception.

Elle indique que nous avons besoin d’être réconforté, d’accepter, de lâcher-prise

La tristesse se manifeste par des pleurs, des sanglots et aussi de la fatigue, un mouvement de repli sur soi.

‘La tristesse nous indique quand lâcher prise, quand changer de cap. Elle est le ferment de l’imaginaire. Elle nous permet de vivre sans l’objet perdu.’

Olivier Nunge et Simone Mortera, Gérer ses émotions, Editions Jouvence

Changer de regard

Comprendre que nos émotions nous sont utiles, qu’elles sont légitimes, permet de porter un autre regard sur ce que nous ressentons. Un regard sans jugement, sans culpabilité, bienveillant pour soi-même.

Il est ensuite possible d’aller à la rencontre de nos besoins, en particulier de ceux qui ne sont pas satisfaits, et, de chercher à retourner à l’équilibre en les satisfaisant.

Satisfaire ses besoins ça peut être : des demandes à formuler, des opinions à affirmer, des informations à aller chercher, des changements à mettre en œuvre…

Quel regard portez-vous sur vos émotions ? Êtes-vous à leur écoute ? Les jugez-vous ? Y a-t-il une émotion qui se manifeste plus régulièrement que d’autres ?

Vous pouvez vous faire accompagner à mieux apprivoiser vos émotions, prenez rendez-vous.

En attendant, vous pouvez commencer par expérimenter cette courte séance à l’écoute de vos sensations corporelles.