Le stress, c’est du C.I.N.É

Mieux comprendre son stress

Le stress, c'est du CINÉ ou comment mieux comprendre son stress.
Hypnose et sophrologie pour la "gestion du stress".

Il s’agit d’un acronyme, C.I.N.É, créé par Sonia Lupien, neuroscientifique canadienne, professeure titulaire à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Le C.I.N.É c’est :

C comme Contrôle – I comme Imprévisibilité – N comme Nouveauté – É comme Égo.

Passer les situations qui nous stressent à travers le crible du ciné, permet de mieux comprendre nos déclencheurs de stress et ainsi, d’identifier les pistes pour le réduire.

Qu’est-ce que le stress ?

Dans un précédent article, je vous expliquais que le stress et les émotions sont des mécanismes naturels de l’organisme en réaction à une situation, à un évènement, à l’environnement. Et que leur rôle est de nous permettre de nous adapter.

Sonia Lupien explique que le stress provient de notre cerveau et notre système nerveux, qui n’ont pas beaucoup évolués, depuis les temps où nous chassions le mammouth et où nous pouvions croiser des tigres à dents de sabre.

En effet, devant la menace que représentaient ces grosses bêtes, il est facile d’imaginer que nos lointains ancêtres devaient pouvoir combattre, pour se défendre ou bien fuir et se mettre à l’abri. Pour ce faire, le corps a besoin de beaucoup d’énergie. Notre cerveau et tout notre organisme, face à un danger, déclenchent alors instantanément, une succession de réactions biologiques et physiologiques (augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle, des pupilles, de la fréquence de la respiration, du tonus musculaire, le ralentissement d’autres fonctions, comme de la digestion, etc.) qui vont permettre de préparer notre corps pour l’action : combattre ou fuir.

Le stress est un phénomène normal. Naturel. Vital pour notre espèce. Et nous sommes tous concernés.

Qu’est-ce qui nous stresse ?

L’échelle de stress des évènements de la vie

Cependant, aujourd’hui, nous ne rencontrons plus les mêmes dangers et pourtant, notre cerveau continue de réagir de la même manière, devant d’autres types de menaces.

Dans les années 70, deux chercheurs ont réalisé une étude sur les conséquences médicales de la survenance d’évènements générateurs de stress. Il en ressort une échelle (l’échelle de Holmes et Rahe) qui a permis d’évaluer le niveau de stress que l’on est susceptible de subir en fonction des évènements de la vie. Sur cette échelle, figure une quarantaine d’évènements et chacun y est assorti d’un nombre plus ou moins élevé de points en fonction de sa propension à engendrer du stress.

En tête de cette liste, les dix évènements les plus susceptibles de générer du stress sont :

Décès du conjoint, Divorce, Séparation entre conjoints, Séjour en prison, Décès d’un proche parent, Maladies ou accident, Mariage, Licenciement, Réconciliation avec le conjoint, Mise à la retraite.

Dans la quarantaine d’évènements, on trouve également : Un changement professionnel, le départ d’un enfant de la maison, un déménagement, et même, les vacances et les fêtes de noël !

Et oui, même un évènement positif, peut être source de stress !

En fait, tout dépend de notre perception et de notre interprétation de la situation. Qui elles-mêmes dépendent de tout un tas de filtres inconscients. Filtres : Physiologiques et Neurologiques / Culturels et Sociétaux / Personnels – Expériences.

Le stress est une expérience individuelle, personnelle et pas toujours consciente.

Pourquoi le stress est du C.I.N.É ?

Pour y vois plus clair et mieux comprendre son propre stress, il existe cette grille de lecture proposée par Sonia Lupien. Le C.I.N.É. Elle le présente d’ailleurs, comme les quatre ingrédients du stress.

Elle précise en effet, que ce qui nous stresse est différent de ce qui stresse notre voisin et qu’en revanche, la recette du stress est universelle.

Pour qu’une situation soit stressante, il doit y avoir un ou plusieurs des éléments du CINÉ qui caractérisent la situation.

Un seul de ces ingrédients suffit à ce que la réaction physiologique du stress s’active et plus, ils sont nombreux, plus la situation est vécue comme stressante.

Alors c’est quoi ce C.I.N.É ?

Les quatre ingrédients du stress

Le C c’est pour Contrôle. Vous sentez que vous avez peu ou pas de contrôle sur la situation.

Par exemple : être pris dans un embouteillage quand on a un rendez-vous. Je vous renvoie également sur l’épisode précédent sur le lâcher-prise avec la liste de ce que l’on ne peut pas contrôler.

Le I c’est pour Imprévisibilité. Se retrouver face à un événement totalement inattendu ou dans une situation où l’on ne sait pas à l’avance ce qui va se produire.

Par exemple : un chef avec l’humeur changeante et vous ne savez jamais comment il va être ce matin ou attendre le résultat d’examens médicaux.

Le N pour Nouveauté. Vous vous retrouvez dans une situation nouvelle ou quelque chose que vous n’avez jamais expérimenté se produit.

Par exemple, une réorganisation, un déménagement, un nouvel emploi, un nouveau patron.

Le É, c’est pour Égo menacé. Vous vous retrouvez dans une situation où il y a une menace pour l’égo ou, où nos compétences peuvent être mises en doute…

Par exemple : un entretien d’embauche, une présentation importante au bureau…

Nous avons chacun nos propres déclencheurs

En plus ces déclencheurs :

– Dépendent des contextes : être pris dans un bouchon avant un rendez-vous important ou un bouchon sur la route des vacances ne vous stressera certainement pas de la même manière.

– Évoluent : par exemple, un nouveau poste ne sera plus aussi nouveau et donc aussi stressant au bout de quelques semaines, voire quelques jours, quand vous aurez commencé à prendre vos marques et rencontré les collègues.

– Sont fonction des âges et de nos expériences : nous ne stressons plus pour les mêmes choses ni avec la même intensité.

En apprenant à découvrir et à reconnaître à quoi nous sommes le plus sensible, il est plus facile d’apporter des modifications, que ce soit à notre environnement ou à nos représentations.

La perception du stress

Donc, le stress est un mécanisme naturel et nous y sommes tous confrontés. En revanche, nous ne stressons pas tous pour les mêmes contextes et les mêmes situations, mais lorsque certains ingrédients sont présents dans notre perception des situations.

Concernant la perception, des études ont également montré, que la manière dont on se représente le stress (bon ou mauvais) a une incidence sur ses effets sur notre santé. En faisant très simple : le stress n’est mauvais pour nous que si nous croyons que c’est le cas.

Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez visionner cette vidéo de la psychologue Kelly McGonigal (elle est en anglais, mais vous pouvez activer les sous-titres).

Il est ainsi intéressant de chercher à modifier, à la fois, notre perception de certaines situations qui nous sont stressantes et à la fois, l’attitude que nous avons vis-à-vis de notre stress et du stress en général.

Le stress est un mécanisme naturel qui nous permet de nous adapter et un signal que quelque chose est à modifier dans notre rapport à ce que nous sommes en train de vivre. Nous avons beaucoup à gagner à l’écouter plutôt qu’à le combattre.

Écouter le stress plutôt que le combattre

Apprendre à se relâcher, à se détendre, à respirer, c’est utile. Ça aide l’organisme à récupérer quand le stress est trop présent dans le quotidien, en aidant à réguler le système nerveux et en installant des temps de pause. C’est une première étape.

Au-delà de l’effet de relaxation, apprendre à relâcher le corps et à se mettre à son écoute, permet de mettre plus de conscience sur nos sensations, dans ce que l’on ressent, dans le corps qui souvent s’exprime beaucoup dans le stress (maux de dos, de tête, tensions au niveau la nuque, trouble digestif…), et de ce qui se passe en nous quand nous sommes pris dans le stress.

On peut alors commencer à prendre un minimum de recul sur les situations afin par exemple de pouvoir utiliser le C.I.N.É comme un outil de changement.

C’est un premier pas. Car utiliser une méthode dans le but de gérer et contrôler son stress, ça peut être une autre manière de se battre contre son stress, au lieu de le considérer comme un signal essentiel pour soi. Un message qu’il y a besoin de changement par rapport aux situations qui nous stressent et de modifier son rapport au stress en général.

C’est indispensable pour stopper l’engrenage qui mène vers l’épuisement et le burn-out.

Qu’en pensez-vous ? Et vous vous faites comment ? Quel est votre rapport au stress ?

Si vous voulez en parler, contacter moi.