Choisir par quoi commencer
Pour certaines personnes, choisir ne présente aucune difficulté. Pour d’autres, la carte du restaurant est un problème avec trop de choix.
Nous avons tous un rapport au choix différent.
Nous pouvons également constater que choisir, plus ou moins facilement, dépend aussi des contextes.
Pourquoi c’est difficile de choisir ?
J’entends souvent dire que le choix est difficile parce que ‘choisir c’est renoncer’. En effet, si l’on choisit l’option A, on renonce à l’option B. Mais je ne suis pas certaine que le renoncement, soit ce qui rende le choix, parfois si difficile.
Chez moi, il s’agit plus habituellement d’une histoire de peurs.
Si je considère le choix du sujet du premier épisode pour lancer mon podcast « Souriez, nous stressons ! : Un podcast qui parle de stress et d’émotions », c’est un très bon exemple !
Effectivement, après avoir trouvé une longue liste de bonnes excuses techniques, c’est ma difficulté à choisir le bon sujet que j’ai avancé pour justifier le report systématique du lancement. (Écouter l’épisode sur votre plateforme préférée).
Les peurs derrières le choix
Plusieurs peurs étaient présentes, exprimées sous forme de questions qui tournaient en boucle dans ma tête : Est-ce que ce sujet est suffisamment intéressant ? Est-ce que les gens vont commenter ? Et, si l’épisode est partagé sur les réseaux sociaux ? Où, quand, comment, par qui ? Qu’allez-vous en penser ? Et, si en plus, j’ai fait totalement l’impasse sur un aspect du sujet ? etc., etc., etc.
Elles concernaient essentiellement les conséquences de mon choix. De plus, elles rejoignent surtout ma peur de perdre le contrôle… Tout ce que je ne vais pas pouvoir contrôler une fois que les épisodes seront lancés sur les plateformes d’écoute…
Mais tout ça, ce n’est que mon expérience, donc ce n’est qu’un exemple.
Les raisons du choix difficile
Beaucoup trop d’options
Pour faire un choix, nous avons besoin d’évaluer les options entre elles, même si ça ne se fait pas toujours consciemment. Quand il y en a beaucoup, c’est plus difficile jusqu’à se retrouver comme paralysé devant tant de possibilités.
Le manque de certitude
Nous pouvons manquer de certitude sur les résultats ou les conséquences du choix que nous faisons. Ça peut aussi être à cause des risques éventuels, des répercussions que le choix va engendrer, à plus ou moins long terme, que nous avons des difficultés à évaluer.
Il n’est pas toujours facile de mesurer les avantages et les risques avec précision.
Un conflit interne
Nous pouvons rencontrer un conflit entre deux parties de nous qui n’ont pas les mêmes priorités ou préférences ou besoins. Par exemple, dans le choix d’un emploi, peuvent se confronter l’aspect financier et la sécurité que cela apporte, mais aussi l’intérêt du poste, comme le fait de se sentir utile dans ce que l’on fait, ou d’apprendre des choses, ou encore de s’épanouir dans un domaine qui nous passionne. Si tous ces critères ne sont pas réunis en un seul et même poste, qu’est-ce qui est le plus important pour soi ?
Ce n’est pas toujours facile de le savoir et il y a aussi les conséquences potentielles sur votre entourage… Ce qui peut demander de faire des compromis entre différentes choses importantes ou priorités.
La peur de regretter
Surtout, si les conséquences du choix sont importantes, voire irréversibles, nous pouvons avoir très peur de regretter notre choix !
Faire le bon choix
Quelle que soit la circonstance, quand choisir est difficile, c’est comme si, nous voulions choisir LA bonne option, faire LE bon choix.
Comme lorsqu’on est à la croisée de chemins, on ne sait pas toujours où ça va nous conduire, d’aller vers la gauche ou tout droit ou vers la droite. Même si l’on peut faire demi-tour ou recouper ensuite pour reprendre une autre route, on n’aime pas se tromper de chemin.
Accepter les conséquences
Quand on fait un choix, on peut avoir peur de plein de choses : de se tromper, de ne pas être à la hauteur, du rejet, de perdre ce que l’on a, du changement, des effets…
Faire un choix, ça implique d’accepter qu’il y ait des conséquences.
Assumer son choix et en accepter les conséquences.
Ce n’est pas évident du tout !
C’est pourquoi, quelques fois, nous préférons ne pas choisir. Ou, que nous trouvons de bonnes excuses pour retarder le moment de choisir ou simplement ne pas le faire.
Je vous partage une citation :
‘Le choix est possible dans un sens, mais ce qui n’est pas possible, c’est de ne pas choisir. Je peux toujours choisir, mais je dois savoir que si je ne choisis pas, je choisis encore.’
Jean-Paul Sartre
Jean-Paul Sartre nous dit que, ne pas choisir, c’est aussi faire un choix. Je suis d’accord avec cette idée. En effet, il est arrivé par le passé que je dise « je n’ai pas le choix ». Mais, à y regarder de plus près et en étant totalement honnête avec moi-même, dans certaines situations, faire un choix risquait d’engendrer des conséquences que je n’étais pas prête à assumer à ce moment-là… Il était alors préférable pour moi de ne pas choisir et de rester dans la situation. C’était, finalement, faire le choix de différer et voir comment les choses allaient évoluer.
Ne pas choisir
Ne pas choisir, entraîne des conséquences, surtout à moyen ou long terme, plutôt qu’à court terme.
Nous risquons, de rester dans une situation insatisfaisante, qui ne nous convient pas ou plus. Ce qui peut engendrer de la frustration, du stress, de l’épuisement, dégrader nos relations et notre bien-être général.
Nous pouvons passer à côté d’opportunités. Perdre du temps, notamment en procrastinant. Et, finalement, avoir des regrets. De ne pas avoir fait de choix, d’avoir trop tardé, etc.
Comment faire quand on n’arrive pas à faire un choix ?
Faire une pause
La première chose à faire, tout particulièrement quand on est embarqué dans le brouhaha de ses pensées, c’est de faire une pause et de respirer (je vous propose un exercice dans l’épisode du podcast et vous en trouverez également sur ma chaîne Youtube)
Ensuite, vérifiez si vous avez suffisamment d’informations pour prendre votre décision la plus éclairée possible. Allez chercher celles qui vous manquent.
S’il y a trop d’options, vous pouvez définir des critères préalables et analysez chacune des options en fonction de ces critères et en éliminer progressivement.
Ce qui peut vous aider également, c’est d’en parler à quelqu’un, sans forcément lui demander son avis. En effet, formuler à voix haute ce qui se bouscule dans la tête permet déjà de clarifier ses pensées et de les structurer. Échanger avec quelqu’un permet aussi d’avoir un autre point de vue sur la situation, de se poser de nouvelles questions qui aident à considérer autrement les choses.
Qu’est-ce qui dépend de vous ?
Un autre élément important est d’identifier et clarifier ce qui dépend de vous ou non dans le choix et en dans ses conséquences potentielles. Tout ne dépend pas forcément de vous.
Tout cela reste beaucoup dans le mental. Et bien souvent, si ça bloque, c’est que ça se passe ailleurs, à un niveau émotionnel. Autrement, nous saurions toujours quelle est la meilleure solution et pourrions choisir facilement la plus raisonnable, la plus efficace, la plus judicieuse.
De quoi avez-vous peur ?
Qu’est-ce qu’il y a vraiment derrière cette hésitation ? Derrière vos ‘bonnes excuses’ ? Quelles sont les conséquences redoutées ? De quoi avez-vous peur ?
Je vous propose un autre exercice. Après avoir enclenché la touche ‘pause’, pensez au choix que vous n’arrivez pas à faire et imaginez que vous faites le choix d’une des options. Imaginez-vous plus tard dans le temps, une fois le choix réalisé. Imaginez tout ce qui se passe, le mieux comme le pire, dans tous les domaines de votre vie. Comment vivez-vous cette situation ? Vous pouvez faire la même chose, avec l’autre option.
Réaliser ces projections comme si nous y étions, permet de prendre plus conscience de ce qui nous fait peur, d’envisager les effets en prenant en compte nos ressentis. Ainsi, avoir une meilleure idée de si nous pouvons assumer les conséquences et de ce qui est important pour nous.
Bien sûr, parfois les enjeux sont trop importants et des freins plus inconscients peuvent être à l’œuvre, dans ce cas, pensez à vous faire accompagner durant cette période.
Le meilleur choix
Nous pouvons prendre la meilleure décision à l’instant, avec les informations dont nous disposons, et avec qui nous sommes dans le moment. Les choix que nous faisons à 20 ans, ne sont pas les mêmes que ceux que nous faisons à 30 ou 50 ans…
Aucune décision n’est parfaite et le MEILLEUR choix, c’est déjà assez bien, n’est-ce pas ?
Pour finir, je vous partage une autre citation entendue il y a peu :
‘Quand vous jouez une note, seule la suivante permettra de dire si elle était juste ou fausse.’
Miles Davis
Qu’en pensez-vous ?
Des difficultés avec vos choix ? Vous pouvez m’appeler pour que l’on en parle.